07ans dans le métier de pousseur

Chômage

Déçu par le Monde de l’emploi, il décide de se lancer dans le métier de pousseur afin de subvenir au besoin de ça famille.

Dans chaque couloir du marché Dakar dans la ville de Douala, des femmes crient de façon désorganisée “oh pousseur”. Ces pousseurs sont pour la plupart assis non loin de la poissonnerie, de l’autre côté de la route chacun son pousse devant lui. Ce sont des hommes de la trentaine, de la quarantaine et des jeunes de la quinzaine et de la vingtaine. certains se baladent dans le marché pousse en main.

Il est 10h ce vendredi 14h juillet 2023, “papa tagni” comme on l’appelle au marché Dakar est vêtu d’un pantalon monsieur noir, d’un tee-shirt noir taché de petit point blanc son pousse en main. Il est prêt à affronter la journée. Il ne tarde pas à être interpellé par une cliente. << Papa tagni maman demande de venir transporter ses sacs.>>déclare une jeune fille envoyé par sa mère. “Papa tagni” va ainsi à la rencontre de sa troisième cliente  de la journée. Il transporte la marchandise de la dame en question du marché Dakar au commissariat 8éme et gagne 500f. << C’est une cliente régulière. Chaque fois qu’elle vient ici au marché c’est moi qui transporte ses marchandises>> déclare “papa tagni” pousseur au marché Dakar depuis 7 années déjà.  Reconnu pour son ancienneté, il a une notoriété au marché. Selon ses collègues pousseurs, il est celui qui a plus de clients.  Il quitte son domicile à Tergal tous les jours à 6h et rentre parfois tard dans la nuit.

Comment il devient pousseur?

Déçu par le Monde de l’emploi, “papa tagni” rejoind le marché Dakar en tant que pousseur en 2017. << Je fais ce métier car j’ai eu trop de déceptions dans le monde de l’emploi. Alors je me suis dis mais je ne peux pas être déçu dans le monde de l’emploi alors que j’ai un matériel roulant qui peut me faire survivre. Je me suis donc acheté un pousse et aujourd’hui je suis fière de ce que je fais. je travaille avec sérieux comme je le faisais lorsque j’étais employé dans les entreprises.J’ai travaillé dans des entreprises sans être payés parfois j’étais renvoyer sans raison valable. J’ai été abusé.>> S’indigne t-il.

Grâce à son métier de pousseur, il vit une vie paisible, résoud ses problèmes financiers et prend soin de sa famille.<< Avec l’argent que je gagne, j’envoie mes enfants à l’école, je ration, je fais ma tontine et j’épargne 18000f par semaine.>> Affirme l’homme de 49ans. Selon les autres pousseurs du marché, il est le plus ancien pousseur actuel du marché Dakar. Il gagne en moyen 5000f par jour et 7000f maximum.  Avec cette argent il réalise plusieurs choses.<< Avec l’argent du pousse j’ai complété mes économies que j’avais et j’ai refait ma maison en dure parceque c’était en planches. J’ai fait un an de construction et j’ai aussi ouvert un petit commerce de beignetariat à mon épouse avec un capital de 300000f .>> Affirme le père de famille de quatre enfants.

Les difficultés du métier

Comme la plupart des métiers, le métier de pousseur a aussi ses risques et difficultés. << Dans notre métier nous avons les cas d’agressions. Certains pousseus refusent d’aller dans une zone Dangereuse à une certaine heure , mais moi étant né et grandi à Douala je sais comment faire pour m’en sortir où je vais.>>  Déclare t-il.  Papa tagni opte pour des stratégies assez rusée pour éviter une agression ou de se faire voler son pousse.<< Lorsque j’arrive dans un endroit dangereux je prends la peine de donner aux gars du coin qui prennent des stupéfiants  les paquets de cigarettes, ou du Vin blanc (matango), et parfois avant de partir j’achète des  sachets de whisky je les partage ensuite je gare mon pousse devant eux je pars décharger la marchandise et je reviens retrouver mon pousse je les donne encore même 200f . Si tu ne fais pas ainsi tu ne vas pas retrouvé ton pousse. On va volé. C’est pourquoi lorsque je facture un client je tiens compte des dépenses que je ferai pour maîtriser les petits bandits. il y’a de cela une semaine un pousseur s’est fait agresser dans la nuit avec sa cliente à la montée de 8éme. La femme voulant intervenir pour défendre le pousseur qui transportait ses sacs s’est fait blessée avec une lame de rasoir au point de perdre la vie une fois à l’hôpital.>> Déclare le pousseur. Il ajoute << nous avons aussi comme difficulté la malhonnêteté des clients. Des fois tu fixe le prix à 1000f par exemple mais une fois à destination le client sort 700f te donne sachant que vous êtes déjà arrivés à destination vous n’y pouvez plus rien. Un comme moi je prends les 700f je pars en espérant croiser le client prochainement et récupérer le reste de 300f car d’autres ne vous donnent plus le reste d’argent. Par contre d’autres pousseurs sont capable dans ce genre de situation de reporter la marchandise à l’instant et d’aller remettre où ils l’ont porté.>>

“Papa tagni ” aura 50ans dans un an et souhaite se lancer dans la vente du charbon. À cet effet il fait deja des économies. << Il faut qu’au plus tard en 2025 je Stock le charbon je vends parce-que je sais ce que ça vaut. Je vais économiser même 500 milles , je cherche un emplacement ici au marché je m’assois  je vends en gros et en détail.>> Déclare t-il. Il souhaite arrêter le métier de pousseur à l’âge de 50ans, se concentrer sur la vente du charbon et laisser la relève à ses enfants.

<< À 50 ans je vais arrêter avec le pousse mais j’aimerai que mes enfants prennent la relève pendant leur temps libre pour qu’ils voient comment ça fait.>> Affirme t-il pour terminer.

” Papa tagni” est fière de son travail.

Kevine mbakop STG

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