Douala sans drains
Les quartiers de la ville de Douala souffrent des pluies qui s’abattent sur la cité capitale chaque année. Le drainage est le point le plus soulevé par les habitants.
« Petites pluies, l’eau monte et entre dans nos maisons », se plaint Marie Ngo Mabout, riveraine de Makepe Missoke. Les habitants dudit quartier situé dans l’arrondissement de Douala5 sont victimes d’inondations à chaque saison pluvieuse. « Ici, l’eau atteint presque la hauteur d’un mètre », précise un habitant de Makepe Missoke.
Le quartier Nyalla Kambo naturellement, n’échappe pas lui aussi aux furies des eaux. Sortir de ce quartier situé dans l’arrondissement de Douala 3e, est difficile. De nombreux habitants sont obligés de rester cloitrer dans leurs domiciles le temps que l’eau déguerpisse de la voirie.
L’état boueux de la route après le passage des eaux ne facilite pas les choses. Plusieurs habitants, avec prudence s’y engagent à pieds parfois chaussures en main. Plusieurs autres quartiers a l’instar du lieu-dit « Sable » à Bonamoussadi, et Bonaberi sont victimes de la montée des eaux à la suite des pluies qui s’abattent depuis quelques semaines sur la ville de Douala.
Une victime emportée par les eaux
La situation est loin d’être nouvelle. Elle est comme un cycle qui se répète au fil des années. « Nous ne sommes même pas encore en plein saison pluvieuse mais les eaux nous bloquent le passage. Nous sommes dans l’obligation de mettre nos pieds dans l’eau, en plus une eau sale», déplore Fabrice, piéton qui développe sur la recrudescence des inondations sur le pont Mbanya a Bonamoussadi. « Ce pont est toujours inondé lorsqu’il pleut. Par le passé, un conducteur de moto a été emporté ici, avec son engin. Heureusement, pour cette fois ci, aucune victime n’a été enregistrée », note Marie Ngo Mabout.Mabout.
A Nyalla Kambo, les populations accusent l’absence de drains pour expliquer les inondations récurrentes. « Tout ça c’est parce qu’il y a pas de drains ici. Ces eaux viennent du château d’eau de Nyalla. Arrivées ici, elles ne trouvent pas de routes où circuler. La commune ne dit rien », rouspète Majolie, riveraine. « Il y’a même un autre problème. La nouvelle route du 14e qui sort au Québec, a encore diminué la route de l’eau », ajoute Majolie.
Dans certains quartiers, malgré la présence des drains, la montée des eaux est toujours effective. « Il y’a même le drain mais depuis sa construction, il n’a jamais été nettoyé. A sa construction, l’eau entrait mais pas beaucoup. Mais depuis que le drain est plein, la moindre pluie nous trouve sur nos lits », déclare Marie Ngo Mabout, habitante de Makepe Missoke. « Je suis même allée personnellement chez le chef de quartier pour qu’il mobilise les jeunes du quartier, pour qu’au moins deux fois par mois le drain soit nettoyé. Mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour. C’est le travail de la mairie de venir nettoyer les drains mais en aucun jour elle n’est venue nettoyer le drain de Missoke. N’en parlons pas de cette rigole derrière ma maison qui doit être un drain qui rallie le grand drain de Bepanda », s’indigne Marie Ngo Mabout.
« Des maisons abandonnées à cause de la montée d’eau »
Murs élevés sur les vérandas des maisons. les riverains optent pour cette construction. Malgré ces élévations, les eaux parviennent à trouver l’enceinte des maisons. Les populations s’indignent. Rose, riveraine : « nous ont vis très mal ici. L’histoire de l’eau ci fait qu’on ne peut pas investir. Regardez comment les maisons sont. On ne fait que monter, mais l’eau traverse toujours et nous trouve dedans.» Des maisons sont souvent abandonnées à cause de la montée des eaux. « Regardez a côté là-bas la famille a abandonné le terrain », nous dit Rose.
Ces scènes d’inondations vont se répéter avec l’arrivée des pluies de plus en plus fortes qui vont s’abattre sur la ville de Douala. Surtout qu’a en croire Serge Mpele Onana, chef service régional météorologie, pour le Littoral, « Douala compte 250 km de drains et seulement une quarantaine est construite. »*
Marinette Nzogne