Au Cameroun, les jeunes retournent à la terre, une tendance étroitement liée au lancement il y a trois ans du Projet de compétitivité agricole (PACA).
Ce projet financé par la Banque mondiale, évalué à 60 millions de dollars et prévu pour une durée de sept ans, vise à stimuler la productivité agricole du pays en développant des infrastructures rurales et en investissant dans des chaînes de valeur telles que la culture du riz et du maïs, ainsi que dans la production de viande de poulet et de porc.
« PACA a fait évoluer les mentalités vis-à-vis de l’agriculture, qui n’est plus méprisée », explique Félix Nkapemin, expert PACA. “Aujourd’hui, les candidats au financement PACA sont essentiellement de jeunes Camerounais qui, après avoir obtenu leurs diplômes, ont décidé de devenir agriculteurs, d’acquérir des terres, de cultiver professionnellement du maïs pour le commerce et de gérer leurs entreprises afin de gagner leur vie”, dit-il.
Au Cameroun, l’agriculture représente plus de la moitié des recettes d’exportation non pétrolières du pays et emploie près de 60 % de la population active. Quatre-vingt-dix pour cent des ménages ruraux sont, d’une manière ou d’une autre, employés dans l’agriculture, et environ un tiers d’entre eux vivent de cultures d’exportation. Selon les chiffres de PACA, plus de la moitié des bénéficiaires du projet sont des jeunes.
Selon Manievel Sene, chef d’équipe de la Banque mondiale pour le projet au Cameroun, le PACA a également facilité l’accès au crédit pour les agriculteurs grâce à la mise en place d’accords de partenariat entre les organisations de producteurs et les institutions de microfinance. En conséquence, environ 10 000 organisations de producteurs sont impliquées dans des partenariats économiques qui financent des investissements destinés à résoudre des problèmes critiques de production, de commercialisation et/ou de transformation agricole.